Voici 5 Maladies rares chez le chien ! Aux Etats-Unis, les étudiants vétérinaires apprennent l’adage suivant : « When you hear hoofbeats, think of horses not zebras » (en français « Si vous entendez un bruit de sabots, pensez à des chevaux, pas à des zèbres »). En clair, face à des symptômes, il faut d’abord envisager la cause la plus probable (un cheval). C’est seulement lorsque le diagnostic a écarté les maladies communes qu’il peut éventuellement révéler une pathologie rare (un zèbre). Mais même si les symptômes sont la plupart du temps dus à une maladie courante, il arrive aussi qu’ils reflètent une maladie rare. Rarement, un bruit de sabots peut donc annoncer un zèbre, et pas un cheval !
A titre d’exemples, voici 5 maladies rares qui peuvent toucher nos fidèles compagnons à quatre pattes.
1- Maladies rares chez le chien : Alopécie X
L’alopécie est une absence anormale de poils, plus courante chez les mâles. Le X illustre simplement le manque de connaissance de cette maladie par les vétérinaires. Sans raison apparente, les races de type spitz sont les plus touchées (akita, samoyède, poméranien, malamute, etc.).
Concrètement, un chien atteint d’alopécie X commence à perdre ses poils progressivement vers l’âge de 3 ans. Au début, son pelage devient crépu à l’arrière du corps (comme le duvet d’un chiot), puis ses poils finissent par tomber. A l’endroit de la chute, la peau devient noire. D’ailleurs, on appelle aussi cette maladie « black skin disease » (littéralement « maladie de la peau noire »). Ce phénomène peut se limiter à quelques zones de la culotte ou s’étendre sur les pattes arrière, la base de la queue, les flancs et même la nuque.
Par ailleurs, la perte de poils liée à l’alopécie X est similaire à celle causée par un problème hormonal. Pour confirmer le diagnostic, il faut donc réaliser d’autres analyses (sang, urine, biopsie).
Bien qu’impressionnante, cette maladie n’est pas dangereuse pour le toutou. Il n’existe aucun traitement pour la soigner, mais certains chiens réagissent positivement à des suppléments hormonaux, des médicaments supprimant la fonction surrénalienne ou à une castration.
2- Hyperthermie maligne
Pouvant toucher toutes les races de chiens, cette maladie rare est une anomalie génétique qui affecte les muscles squelettiques en les empêchant de se détendre normalement. Chez les toutous atteints, elle est surtout déclenchée par les gaz anesthésiants et certains myorelaxants, qui endommagent les tissus nerveux, rénaux et hépatiques. D’autres stimuli peuvent aussi engendrer une crise : excitation, stress, activité intense, etc.
Lors d’une crise, l’hyperthermie maligne se traduit par de la fièvre, des spasmes, une arythmie cardiaque et une production accrue de dioxyde de carbone. Dans certains cas, elle peut même être fatale.
Cette maladie étant rare, elle est souvent diagnostiquée après une crise, même si les analyses peuvent être faites à tout moment dès la naissance. Pour cela, le vétérinaire effectue un test ADN et éventuellement une biopsie musculaire.
Côté traitement, il est possible de calmer une crise en administrant un myorelaxant (dantrolène) en intraveineuse. Le reste du temps, il est essentiel d’éviter les situations à risques, qui pourraient déclencher un nouvel épisode.
3- Uretère ectopique
L’uretère ectopique est une malformation rare présente dès la naissance, surtout chez les femelles. Sur un chien normal, deux conduits (les uretères) transportent l’urine des reins à la vessie. Mais en cas d’uretère ectopique, un des conduits – parfois les deux – est fixé au mauvais endroit sur la vessie, voire sur un autre organe (urètre, utérus ou vagin).
Cette malformation perturbe le fonctionnement de la vessie et des sphincters urétraux. Aussi, les toutous atteints souffrent généralement d’incontinence (constante ou intermittente), voire de pertes en goutte-à-goutte. La position et le stress peuvent également amplifier cette incontinence. L’uretère ectopique peut aussi causer des infections urinaires répétées, dès le plus jeune âge. Enfin, il arrive que les symptômes se limitent à une inflammation de la peau sur la zone urogénitale.
Pour diagnostiquer un uretère ectopique chez un chien, le vétérinaire réalise une radiographie, une échographie et une cystoscopie (il introduit alors une micro-caméra dans les voies génito-urinaires). En complément, il fait aussi une analyse d’urine pour détecter les éventuelles infections.
Enfin, l’uretère ectopique ne peut être soigné que par la chirurgie. Par la suite, une légère incontinence peut néanmoins subsister. Des traitements complémentaires permettent alors de stimuler les sphincters.
4- Maladies rares chez le chien : Myasthénie grave
Héréditaire ou acquise, cette maladie provoque une faiblesse musculaire liée à une mauvaise transmission entre les nerfs et les muscles. Lorsqu’elle est congénitale, elle résulte d’une défaillance du système immunitaire. Quant à elle, une myasthénie grave acquise peut être causée par un cancer (thymome) ou un dysfonctionnement de la thyroïde ou du thymus. Mais son origine peut aussi être inconnue.
Chez le chien, la principale manifestation de la maladie est une faiblesse musculaire, souvent renforcée par l’exercice. La plupart du temps, il suffit que le toutou se repose pour retrouver ses forces. Cette faiblesse peut se limiter à quelques muscles (comme l’œsophage ou le larynx) ou se généraliser à tout le corps.
Le diagnostic de la myasthénie grave se fait via une radiographie du thorax, une étude électro-physiologique (qui permet d’analyser l’activité électrique du cœur) et une analyse sanguine (anticorps). Ensuite, le traitement dépend de la forme de la maladie. En cas de tumeur, une ablation chirurgicale est souvent requise. Pour les autres types, il existe différents médicaments traitant aussi bien les symptômes que les causes.
5- Maladie de Vogt-Koyanagi-Harada (syndrome uvéodermatologique ou uvéo-cutané)
Cette maladie auto-immune provoque de nombreux symptômes, notamment chez les jeunes chiens. D’un côté, on observe des problèmes oculaires : décollement de la rétine, vision trouble, cécité, hypersensibilité à la lumière, œdèmes de la cornée, inflammations (uvéite). De l’autre, le syndrome VKH touche aussi la peau et les poils : dépigmentation, lésions autour des paupières, des lèvres, des coussinets et des organes génitaux. Elle peut même engendrer une hypothyroïdie.
Il semble que l’akita inu ait une prédisposition à cette maladie, de même que l’husky, le samoyède et le shiba inu.
Le vétérinaire diagnostique la maladie VKH grâce à des analyses de sang poussées et des biopsies de la peau. Généralement, le traitement combine des médicaments qui réduisent les inflammations et inhibent le système immunitaire affectant les yeux et la peau. D’autres traitements peuvent aussi être nécessaires selon les symptômes.
Conclusion
Heureusement, ces maladies sont très rares, même si elles ne sont pas forcément à exclure. Quoi qu’il en soit, des analyses approfondies sont toujours nécessaires pour identifier ces « zèbres ».
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