Rien de plus désagréable que le mordillement du chiot. Un chiot raffole enfoncer ses petits crocs pointus dans tout ce qui tombe sous sa truffe. Ainsi, la période au cours de laquelle se développe sa dentition est synonyme de meubles grignotés, de tapis effilochés, de peluches déchiquetées… (voir article comment empêcher votre chien de manger des objets ?) Les mains et les pieds du maître n’y échappent pas ! Même s’il mord doucement et gentiment, il faut bien avouer que cela a tendance à transformer les moments de jeu en séances de torture. Aussi mignon soit-il, ne laissez pas votre nouveau petit compagnon détruire tout ce qui se trouve à sa disposition. Suivez plutôt ces quelques astuces éducatives très simples à appliquer au quotidien, pour que vous ne soyez plus l’objet de ses pulsions déviantes !
Un comportement inné
Avant de savoir comment faire pour empêcher votre chiot de mordiller, il faut d’abord comprendre la raison qui le pousse à agir de la sorte. Déjà, rassurez-vous : ce n’est en aucun cas un signe d’agressivité. Mordre demeure en effet un comportement totalement naturel, et même essentiel au bien-être du chiot. À tout juste 3 semaines, cette toute petite boule de poils chahute et interagit de cette manière avec le reste de la portée. Ils se sautent dessus, ils se bousculent et se mordillent entre eux pour le plaisir.
En intégrant son nouveau foyer, il apparaît alors évident qu’il faudra un certain temps d’adaptation à votre petit compagnon pour prendre conscience que désormais, sa famille, c’est vous. En attendant, il va continuer de se comporter comme il le faisait avec ses frères et sœurs, en mordillant son entourage et les divers objets qui foisonnent autour de lui. Par ailleurs, cette activité fait partie intégrante de l’apprentissage par le goût.
Pour un chiot, croquer dans les objets qui l’entourent s’apparente à un jeu, il les rogne pour appréhender son univers et tester ses nouvelles facultés. C’est ce qu’on appelle l’inhibition de la morsure. Autrement dit, il découvre diverses textures, des saveurs qu’il ne connaît pas, des odeurs et construit sa personnalité exactement comme le ferait un jeune enfant. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’à cet âge, la mâchoire constitue le seul outil dont il dispose pour explorer le monde !
Ensuite, vers 5 mois, l’acte de mordiller soulage simultanément la poussée dentaire, synonyme de douleur. Les dents de lait laisseront place à celles définitives, vers 4 mois concernant les incisives, 5 mois pour les crocs puis les molaires aux alentours de 6 mois. Bien qu’une morsure de chiot ne puisse pas encore provoquer de graves blessures, il apparaît primordial de lui apprendre à se débarrasser de cette habitude inadaptée dans son nouvel univers… surtout lorsque l’on sait qu’un petit canidé d’à peine 6 semaines de vie possède déjà 28 crocs bien acérés !
Agir au plus vite pour faire cesser ce comportement indésirable
Il est tout à fait normal que votre chiot mordille au cours de ses trois premiers mois de vie, période pendant laquelle il apprend notamment à contrôler la puissance de sa mâchoire en s’amusant. S’il continue par la suite, il s’agit pour lui d’une façon d’attirer l’attention. Agissez alors dès son plus jeune âge, idéalement dès son adoption car plus vous attendrez, plus vous rencontrerez des difficultés à le débarrasser de cette mauvaise habitude. Et puis, à long terme, ce type d’attitude risque de se transformer en un trouble du comportement, sans parler du fait que votre chien pourrait se blesser en ingérant un objet dangereux. Puisque le petit canidé intègre de nombreux apprentissages dès sa naissance, continuez sur cette voie en lui inculquant la bonne conduite à suivre !
Un intérieur soigneusement rangé
Pour commencer, mettez les objets que vous ne voulez pas qu’il mordille hors de sa portée. Si vous avez peur pour votre canapé et vos fauteuils, recouvrez-les d’un drap ou d’un grand plaid afin de les rendre inatteignables pour ses petits crocs acérés. N’oubliez pas de cacher les câbles électriques derrière les meubles. Vous éviterez ainsi tout risque d’électrocution. N’hésitez pas à utiliser une plinthe cache-câble si vous ne pouvez pas faire autrement ! Même si ce n’est pas très esthétique, cette solution temporaire vous permettra de garder l’esprit serein le temps que votre chiot termine son étape d’inhibition de la morsure.
Lui ordonner fermement d’arrêter de mordiller
Camoufler les objets ne suffit pas toujours à empêcher votre petite boule de poils de croquer tout ce qui est à portée de crocs. Il est donc primordial de lui faire savoir qu’il est interdit de rogner certains objets. Dites-lui « Laisse » en élevant brusquement la voix et en adoptant une posture imposante. Votre chiot verra que son comportement ne vous plaît pas mais en plus, il sera si surpris qu’il devrait rapidement lâcher l’objet tant désiré ! C’est alors le moment opportun de le féliciter avec des caresses ou encore une friandise.
En répétant l’ordre à chaque fois que vous le prenez en flagrant délit de masticage, votre brave toutou finira par comprendre qu’il ne doit pas le faire et que c’est dans son intérêt de stopper l’action en cours puisqu’en renonçant, il reçoit une récompense. S’il recommence à mordiller quelques secondes après lui avoir donner l’ordre de lâcher l’objet en question, ne cédez en aucun cas et intimez-lui à nouveau « Laisse », toujours sur le même ton ferme. Une astuce consiste à associer systématiquement un geste au mot et à le reprendre impérativement au moment où il mordille l’objet interdit, pas avant au risque de semer le trouble dans son esprit.
Satisfaire le besoin de mordillement du chiot
Maintenant que vous savez que mordre est naturel pour votre chiot et qu’il s’agit d’une initiation par le goût ainsi que par le jeu, vous comprenez qu’il apparaît difficile de l’en empêcher. Alors, autorisez-lui à le faire ! Votre petit compagnon à quatre pattes a besoin de découvrir par lui-même qu’il possède une mâchoire et qu’elle peut avoir des répercussions sur son environnement. Ainsi, vous pouvez aisément le détourner de tous ces objets tentants qui décorent votre intérieur avec un jouet à mâchouilles ou un os de peau pressée.
Le choix est vaste, mais ils sont tous spécifiquement pensés pour résister aux petits crocs pointus et offrir une texture agréable à mâchonner en toute sécurité, en plus de se révéler être efficaces pour l’hygiène buccodentaire. S’il lui prenait l’idée de mordre d’autres objets, dites-lui immédiatement « Laisse » et attirez son attention sur autre chose en redirigeant sa morsure vers le jouet de substitution. Bien évidemment, cela ne marchera pas tout de suite et vous devrez vous armer de patience afin qu’il apprenne à mordiller uniquement cet objet. Votre chiot appréciera s’y faire les dents et trouvera-là un véritable anti-stress.
Montrez-lui qu’il vous fait mal
Les apprentissages des premiers mois de vie d’un chiot se font essentiellement par le jeu entre frères et sœurs. Quand l’un d’eux mord trop vigoureusement un congénère, ce dernier couine et cesse aussitôt de jouer. Le petit mordeur comprend ainsi que cette action aboutit à une situation désagréable, c’est-à-dire l’arrêt immédiat du jeu. De ce fait, pourquoi ne pas procéder de la même manière ?
Afin de renforcer l’apprentissage de la morsure inhibée et définir clairement les limites à ne pas dépasser, poussez à votre tour un cri de douleur aigu et franc, comme « Aïe », dès que votre chiot commence à vous mordiller la main ou à s’en prendre à vos vêtements. Cette méthode naturelle qui reproduit la façon dont se comporte les canidés entre eux fera forcément écho à ce qu’il a appris avec sa fratrie. Il comprendra bien vite qu’il sera pénalisé s’il mord trop fort, étant donné que s’en suivra la fin imminente de la partie de jeu.
Ignorer votre chiot
Dès qu’un chiot de la portée fait mal à un autre avec ses petites dents, la petite victime s’en éloigne instinctivement. Ainsi, lorsque votre adorable compagnon à quatre pattes vous mordille les doigts ou le mollet lors d’une séance de jeu, emporté par l’excitation, stoppez l’interaction et vaquez à vos occupations en l’ignorant complètement. Bien évidemment, la punition devra être courte, quelques secondes tout au plus, ou votre chiot ne saura pas pourquoi il est isolé. Surpris par le départ brutal de son compagnon de jeu, soyez certain qu’il se calmera et fera attention la prochaine fois s’il veut pouvoir continuer à s’amuser avec vous !
Certes, cet acte n’est pas intentionnel, mais il doit comprendre que cette attitude a une répercussion négative. Vous y parviendrez facilement en reproduisant l’exercice à chaque fois qu’il vous mordille, sinon le risque est grand qu’il prenne confiance et reproduise souvent ce comportement. Pensez aussi à lui glisser un jouet ou un os à moelle, de sorte qu’il puisse combler son besoin naturel sans vous faire mal.
Malgré tout, votre boule de poils préfère jouer avec vos mains ? En effet, les doigts gesticulent beaucoup et dans tous les sens, ce qui est très divertissant pour un aussi petit canidé. Dans ce contexte, vous pouvez rendre le jouet encore plus distrayant en le remuant sous son nez, en le faisant passer entre ses pattes, en lui lançant à quelques centimètres. Si votre chiot mordille à nouveau, quittez la pièce une minute, le temps qu’il associe votre absence avec l’arrêt du jeu puisque mordre en est un pour lui. Revenez et renouvelez l’expérience jusqu’à ce qu’il fasse preuve de plus de douceur.
À ce moment-là, n’oubliez pas de le récompenser ! Gardez bien à l’esprit que l’ignorance s’avère être bien plus efficace d’un point de vue éducatif que la sanction corporelle. Un chien va systématiquement vers ce qui déclenche une situation agréable pour lui et l’ignorance n’a absolument rien de plaisant pour l’espèce canine.
Défoulez votre chiot
Un chiot est un petit être dynamique qui a besoin d’exercice physique au quotidien. Si vous n’en prenez pas conscience, attendez-vous à ce qu’il manifeste son hyperactivité en s’adonnant à des occupations d’intérieur telles que le mordillement… Pour corriger ce comportement indésirable, prenez l’habitude de promener votre compagnon à quatre pattes plusieurs fois par jour et de jouer régulièrement avec lui dès son arrivée au sein de votre famille.
Pour bien le dépenser, l’idéal est d’associer au moins une sortie de 30 minutes le matin et le soir avec une séance de jeu comme le tire à la corde, qu’il pourra d’ailleurs rogner à sa guise le reste du temps. Quoi qu’il en soit, plus vous l’épuiserez, moins il aura d’énergie pour mâchouiller les pieds de votre table ou vos lacets !
Rencontrer régulièrement d’autres chiens
L’espèce canine a ses propres codes de bonne conduite. Pour trouver de bons professeurs capables d’initier efficacement l’inhibition de la morsure à votre tendre compagnon, multipliez autant que possible les tête-à-tête avec d’autres congénères de tout âge ! Les autres chiots arrêteront immédiatement de jouer avec lui dès l’instant qu’il se met à les mordre trop fort. Quant aux plus grands, ils ne se gêneront pas de le remettre à sa place s’il va trop loin.
Veillez cependant à côtoyer des chiens adultes équilibrés de façon à ce qu’ils puissent lui donner une leçon en douceur, sans que cela ne soit vécu comme un traumatisme pour votre petit protégé. En renouvelant régulièrement les rencontres positives, votre chiot apprendra plus vite l’importance de gérer la force de sa mâchoire et que mordiller peut faire réellement mal. Dans le même temps, vous travaillez sa socialisation. Quoi de plus instructif pour votre petite boule de poils ?
Ce qu’il ne faut pas faire
En tant que maître de ce petit être qui a encore beaucoup à apprendre, l’objectif sera de continuer les apprentissages transmis par la mère et les autres membres de sa portée. Maintenant qu’il ne peut plus compter sur ses frères et sœurs pour lui faire savoir quand il fait mal, c’est désormais à vous de prendre le relais pour lui inculquer les réactions appropriées en lien avec la puissance de ses mordillements. Avec de la patience et de l’assiduité, vous réduirez nécessairement la prévalence à mordre et minimiserez par conséquent les éventuels dommages s’il venait à mordre quelqu’un à l’avenir. Pour cela, ne grondez pas votre chiot et surtout, ne le punissez pas en le frappant. Dans le meilleur des cas, il pourrait croire que cela fait partie du jeu et n’aura qu’une envie, celle de renchérir. Pire, ce comportement violent finirait par faire naître en lui un sentiment de peur vis-à-vis de vous, ce qui pourrait engendrer des problèmes bien plus graves qu’une petite boule de poils encore toute frêle et inoffensive qui aime mordiller.
Un simple « Laisse » ou « Non » ferme, en fonction de l’ordre choisi, accompagné d’une friandise ou d’une caresse, suffit pour lui faire comprendre que ce comportement est inadapté. Et puis, il vous obéira parce qu’il aura envie de vous faire plaisir et de recevoir une récompense, plutôt que par crainte. Pour autant, n’en faites pas trop non plus. Si vous vous exaltez outre mesure, votre chiot pensera que vous voulez jouer et reprendra ses mordillements de plus bel. Vous tomberez alors dans un véritable cercle vicieux… Dans tous les cas, ne lui enlevez jamais de la gueule l’objet qu’il est en train de mâchouiller et ne lui courez pas non plus après pour tenter de le lui reprendre, car vous ne ferez qu’encourager cette mauvaise attitude. Enfin, soyez toujours cohérent dans votre démarche. Il n’est pas question de laisser votre chiot mordre de temps en temps et de le lui interdire d’autres fois. Et cela vaut pour toutes les personnes vivant sous votre toit ! Ce genre d’attitude n’aurait rien de rationnel et ne ferait que créer la confusion dans sa tête.
En conclusion…
Le mordillement est un comportement naturel et instinctif, inscrit dans les gènes de l’espèce canine. En clair, il est tout à fait normal que votre chiot grignote vos chaussures, vos mollets et tout ce qui est à portée de museau. Alors, pas de panique, cela finira forcément par lui passer ! Et ce, encore plus vite si vous lui imposez certaines limites. En lui montrant ce qui est acceptable ou non avec bienveillance, vous pourrez enlever les cache-câbles et la vieille couverture qui protège votre canapé plus tôt que vous ne l’auriez imaginé…
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