Quels sont les soins vétérinaires d’urgence chez le chien. Voici un guide complet dispensé lors de ma formation de Moniteur d’éducation canine 1er degré, vous pouvez le retrouver sur le site de la CNEAC.
L’auteur est le Dr vétérinaire BALZER ALEXANDRE. Je vous invite grandement à lire ses 8 pages.
Le document vous apprendra à faire face aux urgences cardio-respiratoires, accidents de la voie publique, intoxications, envenimations, la piroplasmose, les coups de chaleur et bien d’autres…
Les soins vétérinaires d’urgence :
Le guide est gratuit en voici un extrait:
Le coup de chaleur :
Les carnivores domestiques sont des animaux homéothermes. C’est-à-dire qu’ils peuvent survivre dans un environnement présentant de larges variations de température ambiante, tout en maintenant constante la température de leurs tissus profonds. Cependant, lorsque les possibilités de la thermorégulation sont dépassées, des lésions cellulaires aboutissant à la mort apparaissent. La marge est plus étroite vers le chaud que vers le froid : elle est, chez les carnivores domestiques, d’environ 5°C au-dessus de la température normale, contre 15°C en dessous pour l’hypothermie. Le coup de chaleur correspond en fait un œdème cérébral dû à la défaillance des mécanismes de thermorégulation. Ce phénomène arrive le plus souvent lorsque le chien est laissé au soleil dans une voiture avec des fenêtres insuffisamment ouvertes. Ceci est très fréquent en été, mais l’intersaison est aussi à risque, car c’est à cette saison que l’on ne pense pas à la chaleur générée par le soleil, derrière une vitre.
Bien entendu, certains facteurs prédisposent aux coups de chaleur :
L’hygrométrie est le principal facteur. En effet, la lutte contre l’hyperthermie repose essentiellement sur l’élimination de vapeur d’eau par les voies respiratoires. Dès lors que l’humidité ambiante augmente, l’animal élimine moins facilement de chaleur.
- L’âge de l’animal : les sujets jeunes ou âgés supportent moins bien la chaleur. Les races brachycéphales sont réputées plus sensibles, en raison de leurs difficultés respiratoires. La polypnée thermique est alors moins efficace.
- L’obésité est aussi un facteur aggravant, par augmentation du pouvoir isolant de la peau.
- Le pelage épais, plus isolant, ralentit l’élimination de chaleur en milieu clos, mais peut aussi protéger un peu des rayons directs du soleil.
- Les animaux de couleur sombre supportent moins bien l’exposition au chaud, car ils absorbent davantage d’énergie.
- La privation d’eau est, bien entendu, un facteur aggravant redoutable, la déshydratation étant l’une des composantes du coup de chaleur.
Les maladies intercurrentes, notamment l’insuffisance cardiaque ou les affections respiratoires et le stress affaiblissent nettement les moyens de lutte de l’animal face à l’hyperthermie.
Les gestes à faire
Le traitement du coup de chaleur s’attache à lutter contre l’hyperthermie et, si cela est nécessaire, contre l’évolution de l’état de choc.
L’urgence est avant tout le refroidissement de l’animal. L’objectif est de ramener la température centrale à 39°C, en une dizaine ou vingtaine de minutes. Le plus efficace et le plus simple est d’arroser ou de baigner le chien avec de l’eau froide du robinet. Il est préférable d’éviter l’apparition de frissons, qui luttent contre le refroidissement. Pour accélérer la baisse de température, il est possible de placer de la glace dans le sillon jugulaire et dans les creux inguinaux et axillaires. Ils permettent de refroidir efficacement le secteur circulant. Attention cependant à bien suivre la température de l’animal, car le refroidissement, lorsqu’il est amorcé, peut parfois aboutir rapidement à une hypothermie.
Il faut ensuite lutter contre l’état de choc par une fluidothérapie intraveineuse rapide (ringer lactate à raison de 30 à 60 ml/kg pendant 2 à 3 heures). Une injection intraveineuse de corticoïde est préconisée afin de lutter contre l’œdème cérébral, de stabiliser les membranes cellulaires en souffrance, d’augmenter le débit sanguin splanchnique et de stimuler la pompe cardiaque.
Dans les heures qui suivent, il est important de continuer à suivre la température interne, de vérifier la diurèse et de monitorer l’état de choc. La mort peut en effet survenir dans les 24 heures suivant un fort coup de chaleur.
Le guide complet de 8 pages est sur le site de la CNEAC.
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