Cet article fait suite à l’article : Mon chien a disparu, mon chien est perdu ! Que faire dans cette situation ?
Un lecteur du blog, Jean-Luc nous avait alors proposé de partager ses méthodes de recherche lorsque ses chiens s’enfuyaient. Jean-Luc est un ancien conseiller technique cyno chez les sapeurs-pompiers. Son expérience est un vrai plus si vous vivez en campagne. Merci pour le partage d’expérience !
Votre chien vient de faire une fugue ! Oh non encore !
Il est parti sans dire au revoir ! Il adore se faire la malle ! Les raisons de la fugue sont nombreuses : un chien gourmand qui adore faire les poubelles, une femelle en chaleur dans le secteur, une grande peur ou le chien ne connait qu’une solution : la fuite !
Mon chien a fugué ! Les problèmes commencent…
Un chien qui fugue est une vraie source de tourment. On imagine le pire… Accident de la circulation, la morsure d’un tiers, tuer d’autres animaux (chats, poules, lapins etc…). Il est donc primordial de stopper sa cavale le plus vite possible ! Plus il passe du temps dehors, loin de sa famille, et plus les chances qu’il se blesse ou blesse des gens sont grandes. Plus le temps passe et plus les dédommagements vont grossir…
Mon chien a fugué, que faire ?
Un élément important est l’heure du constat de la fugue. Plus vous découvrez son absence tôt et plus vos chances de retrouver votre chien sont grandes. Pour devenir un bon chasseur de chien, il faut se mettre dans son poil ! Devenez un chien et pensez chien ! Voici les pistes données par Jean-Luc pour augmenter vos chances de retrouver rapidement votre chien.
Je retrouve mon chien qui à fugué étape par étape :
Voici les conseils de Jean-Luc :
Le chien est un trotteur : je fais d’abord rapidement en voiture les grands axes jusqu’à 3 ou 4 kilomètres du domicile, histoire de délimiter un secteur de recherche maxi. Au delà, ça devient de plus en plus aléatoire et on est obligé de passer à la phase 2 que tu as très bien décrite (affichage, alerte chez les vétos, petites annonces, SPA, mairies, gendarmerie…). Allongez la distance avec des chiens style « husky « , qui taillent la route droit devant sans se poser de questions.
Le chien a un appétit sexuel réprimé : je fais donc prioritairement le tour de tous les endroits connus où je sais trouver les chiennes en chaleur. En cas de récidive, je vais directement à ces endroits où le « fautif » est souvent récupéré en train de batifoler.
Le chien a un instinct de meute : lorsque le reste de la « meute » familiale est au boulot ou occupé dans la maison, le chien cherche de la compagnie au travers de son vagabondage ; il va partir à la recherche d’autres camarades de jeu, plus marrants que le patron qui est scotché devant son ordinateur.
Toujours en voiture, vitres ouvertes, faire le tour de l’ensemble du village (j’habite à la campagne donc plus facile) ou du quartier en ralentissant à tous les carrefours (genre de recherche comme lorsqu’on recherche sa femme dans un grand magasin !). Je parle de vitres ouvertes car tout au long de son périple, le chien va faire aboyer tous les chiens du quartier : tendre l’oreille en coupant le moteur à intervalles réguliers.
Le chien est un prédateur : faire le tour des corps de ferme où peuvent se trouver des basses-cours, des prés avec des chevaux, des troupeaux de moutons.
Lorsqu’il fugue le chien n’a pas la notion de faire « mal » : son sens moral est assez limité voire inexistant ; il répond à ses instincts sans aucune préoccupation philosophique et sans imaginer l’angoisse qu’il provoque par son absence. S’il est sur le chemin du retour ou s’il est devant le portail avec une langue de 30 centimètres qui pend sur le côté, il est inutile de le sanctionner au risque de provoquer un anti-comportement allant à l’inverse du but recherché.
Dans sa tête la sanction pourrait être perçue comme un encouragement à récidiver.
Lorsqu’en voiture, on l’aperçoit devant soi qui s’éloigne, le dépasser, stopper à quelques mètres devant lui et le rappeler sans montrer de colère. Adapter le rappel au niveau de capacité du chien à obéir. Comme pour tout rappel, ne jamais courir après le chien. Aller plutôt en sens inverse en attirant son attention et en l’encouragent à venir.
Un chien seul dans la rue se remarque : ne pas hésiter à se renseigner auprès des passants rencontrés pour savoir s’il n’auraient pas vu un chien comme ça (description) se diriger dans telle ou telle direction.
Autre petit truc assez marginal par rapport à tout ce qui vient d’être dit mais beaucoup plus efficace qu’on pourrait le supposer : se poser intérieurement la question: où se trouve X ? avec la certitude que notre « inconscient » connait la réponse et nous mettra sur la bonne piste. Laisser agir en faisant confiance et en suivant son intuition…les « coïncidences » sont parfois surprenantes.
L’expérience de Jean-Luc : Quelques précisions sur mon expérience cyno. J’étais jusqu’en 2010 conseiller technique cyno chez les sapeurs-pompiers et j’intervenais en binôme avec mon malinois (c’était mon 3ème chien opérationnel en 20 ans de cyno) dans des interventions de recherche de personnes ensevelies sous les décombres. Ainsi que dans la recherche des personnes disparues ou égarées par la technique du questage (sans odeur de référence au départ à l’inverse du pistage) ; la technique est assez comparable à l’exploration.
J’étais également formateur des équipes cynos départementales (Rhône). Je faisais aussi partie des équipes animalières où avec les collègues, j’intervenais sur toute assistance animalière : capture de chiens agressifs (ou supposés…), de N.A.C, (serpents, iguanes, araignées, crocodiles(si si!)…), dégagement de chevaux ou bovins en difficulté…
Agé de 58 ans je suis aujourd’hui à la retraite. J’ai 2 chiens à la maison : mon malinois de travail qui a 13 ans et qui est parti à la retraite en même temps que moi et un labrador « de famille » de 11 ans. J’ai également 2 chevaux, chat, poules….
Crédit/Photo : par Daniel Brachlow de Pixabay